Donald Tusk, Li Keqiang, Jean-Claude Junker

La réaffirmation de la participation de la Chine au traité de Paris par le premier ministre Li Keqian alors même que le président américain annonçait le retrait de son pays de ce traité confirme la nouvelle préoccupation chinoise pour l’environnement.  Cette orientation pro-environnementale aura certainement un impact positif sur l’initiative « Belt and Road ».

1.     Les conséquences sur l’initiative Belt and Road

a) Le renforcement de l’axe Sino-Européen

Tout d’abord ce n’est pas un hasard si li Keqiang a fait cette déclaration lors du sommet sino-européen.  L’UE et la Chine ont annoncé vouloir intensifier tout type de coopération dans le domaine de la lutte contre le changement climatique et les énergies renouvelables. L’Europe et la Chine sont animées par la même volonté de développer des de nouveaux outils pour mieux protéger l’environnement et promouvoir une économie plus verte.

L’initiative « Belt and Road » pourrait être le premier bénéficiaire de cette nouvelle alliance environnementale entre la Chine et l’Europe. Les deux régions pourraient accélérer leur coopération pour construire  de nouvelles infrastructures durables le long des nouvelles routes de la Soie.  Le développement de la « Belt and Road » va créer de nouveaux débouchés pour les entreprises chinoises, européennes et asiatiques. Déjà le mois dernier, la  Banque Asiatique pour le Développement et la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures avaient affirmé vouloir soutenir les projets de développement durable liés à la BRI.

b) La Chine, une puissance responsable

D’un point de vue stratégique, le retrait des Etats-Unis de ce traité va pousser l’ensemble des états du continent asiatique à se rapprocher de la Chine et à s’impliquer dans l’initiative « Belt and Road ». Plusieurs régions d’Asie présentent une grande vulnérabilité face aux phénomènes liés aux changements climatiques.  Ainsi la montée des eaux pourrait affecter très durement un pays comme le Bangladesh. Près d’un cinquième de son territoire pourrait disparaitre si le niveau des océans montait d’un mètre, entrainant le déplacement de dizaines de millions de réfugiés climatiques.

Pour ces états, l’urgence de la situation va les inciter à adhérer pleinement aux projets de coopération régionale comme la BRI.

Suite au retrait américain du traité de Paris, La Chine apparait avec l’Europe comme un pôle de stabilité à l’échelle internationale qui prend en main ses responsabilités de puissance majeure.

2.     Les conditions nécessaires à une route de la Soie plus verte

Pour que la « Belt and Road » devienne réellement une voie verte reliant l’Europe à l’Asie, le projet devra remplir plusieurs conditions.

a) Le soutien des populations locales

Tout d’abord, les projets financés pour la « Belt and Road » devront recevoir le soutien des populations locales qui devront y être associées.

b) Privilégier les « petits » projets

La « Belt and Road » ne devra pas se focaliser sur les grands projets, mais développer de multiples initiatives au niveau local, pour répondre de façon plus soutenable aux particularités de chaque région.

c) Promouvoir les entrepreneurs

Enfin,  les promoteurs de l’OBOR devront encourager et financer les entrepreneurs apportant des solutions durables le long des nouvelles routes de la Soie.

La Chine et les investisseurs liés à la BRI devront découvrir de nouveaux talents pour que, de manière similaire aux anciennes routes de la Soie, de nouvelles techniques, de nouveaux concepts plus respectueux de l’environnement puissent émerger le long de l’OBOR.

La création de bourses, d’aides à la création d’entreprises, notamment dans le domaine des énergies renouvelables, devraient être mis en place pour rendre l’OBOR plus verte.

Une « Belt and Road » plus verte
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