La visite de Xi Jinping à Madrid

Avant de se rendre à Buenos Aires pour le sommet du G20, le président chinois a fait escale à Madrid pour une visite de trois jours (du 27 au 29 novembre 2018). Xi Jinping y a rencontré le couple royal et le premier ministre espagnol Pedro Sanchez.

Le président chinois a reçu des mains de la maire de Madrid, Manuela Carmena, la clef en or de la capitale, un distinction offerte aux chefs d’état étrangers les plus prestigieux. Xi Jinping avait déjà eu l’occasion de se rendre à Madrid il y a vingt ans, il avait alors été impressionné par la richesse historique de la ville.

Le président Xi Jinping se rendra à nouveau dans la péninsule ibérique, au Portugal, à son retour du G20.

L’Espagne et une future coopération sino-européennes sur la BRI?

La Chine est aujourd’hui le premier partenaire économique de l’Espagne en dehors des membres de l’Union Européenne, mais Madrid souffre d’une balance commerciale déficitaire avec la Chine (avec un déficit de près de 20 milliards d’euros). Le gouvernement espagnol espère donc que cette visite puisse augmenter ses exportations vers la Chine. Près de 18 accords ont été conclus lors de cette visite officielle. L’un d’eux concerne les exportations de jambons espagnols vers la Chine. Les deux pays négociaient depuis 2016 sur la question des exportations des produits à base de porc.

Madrid n’a cependant pas signé d’accord sur une participation éventuelle de l’Espagne à l’initiative « Belt and Road », et préfère travailler avec l’ensemble de ses partenaires européens sur la mise en place de la stratégie de connectivité Europe-Asie annoncée par Frederica Mogherini, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, en septembre 2018.

S’il n’existe aucun accord formel, l’Espagne reste une escale-clef de la BRI, grâce notamment aux ports de Valencia, de Bilbao et Barcelone où COSCO a investi, et aussi au port d’Algeciras qui a développé une réflexion sur l’initiative « Belt and Road ».

Les entreprises espagnoles sont intéressées par la BRI, et a été récemment avancé le projet d »une haute commission pour l’initiative Belt and Road » (Alto Comisionado para la Iniciativa de la Franja y la Ruta) qui réfléchirait sur la participation de l’Espagne à ce projet.

Il est important que l’Europe ait une position  commune sur ce sujet pour faire réellement avancer ses relations avec la Chine tout en protégeant ses intérêts, mais il faut aussi que l’UE affirme franchement sa volonté de participer à la BRI pour faire entrendre sa voix dans ce projet et travailler avec la Chine sur ce programme sans précédent.

 

L’Espagne, l’Europe et la BRI
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