par Dr. Sébastien Goulard

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Après plus de quatre ans d’activité, la plateforme OBOReurope fait une pause.

Lancée en 2017, notre plateforme avait alors pour ambition de mieux faire connaître les nouvelles routes de la Soie en Europe.

L’initiative « Belt and Road » (BRI) inaugurée en 2013 a progressivement gagné en ampleur, et les Européens ont voulu mieux la comprendre pour savoir comment y participer. Les médias se sont penchés sur la BRI et ont présenté les différents grands projets d’infrastructures qui y étaient associés comme le port de Gwadar au Pakistan, les nouvelles lignes ferroviaires entre la Chine et l’Europe ou encore les investissements chinois dans le port du Pirée en Grèce. Cependant trop souvent les questions de connectivité, les procédures visant à la facilitation des échanges entre la Chine et le reste du monde n’étaient pas abordées, c’est pourquoi le cabinet Cooperans avait décidé de créer OBOReurope pour que le public européen comprenne les enjeux de la BRI, et les formes multiples que celle-ci prenait.

Durant ces quatre ans, nous nous sommes attachés à présenter la complexité de ce programme, nous avons suivi l’avancement des projets BRI, l’adhésion de pays sur tous les continents à l’initiative chinoise, mais aussi sa remise en question et les problèmes auxquels elle faisait face.

Nous avons mené un travail de veille passionnant sur le développement de la BRI, nous avons tenté de suivre toutes les avancées de la BRI, les différents accords signés entre la Chine et les autres états. Nous n’avons sans doute pas été exhaustifs puisque la BRI a connu de multiples rebondissements, et de très nombreux projets ont été labelisés « BRI ». Certains ont pu échapper à notre radar.

Cette plateforme nous a aussi permis de rencontrer des professionnels de toutes les nationalités intéressés par les nouvelles roues de la Soie, mais aussi des dirigeants d’entreprises qui ont ainsi compris cette dynamique et l’importance de renforcer leurs relations avec la Chine et des pays en développement participant à la BRI.    

Nous avons compris l’intérêt que suscitait la BRI pour les pays en développement, notamment en Afrique et en Asie méridionale où les besoins en infrastructures se font cruellement sentir. De nombreux pays espèrent ainsi pouvoir construire et financer de grands travaux pour leur population qui s’urbanise.

Dans nos différents articles, nous avons aussi pu souligner que la BRI change depuis ses débuts en 2013. L’environnement et la gouvernance, qui dans un premier temps, étaient relativement négligées, sont devenues des priorités dans les projets ultérieurs alors que des critiques étaient formulées à l’encontre de la BRI. La BRI a aujourd’hui l’ambition de proposer un développement plus respectueux de l’environnement et plus inclusif, même si beaucoup reste à faire.

Progressivement, nous avons aussi analysé les réponses des autres puissances à la BRI. Tout d’abord celle des états européens, qui ont été relativement timides face à la BRI. La raison principale à cette réserve est qu’il ne s’agit pas d’états en développement, et donc leurs besoins en infrastructures sont différents des pays asiatiques et africains. Certains pays de l’Europe de l’est ont pu être déçus du faible montant des investissements chinois, qui ont continué à se concentrer en Europe occidentale.     

La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine est à l’origine de projets concurrents à la BRI, provenant de l’Inde, mais surtout des Etats-Unis avec le « Blue Dot Network », puis le programme « Build Back Better ». En Europe aussi, il y a eu une réflexion sur de nouveaux projets de connectivité notamment avec le Japon, mais aussi à travers le programme « Global Gateway ». L’Union Européenne présente une position relativement ambiguë sur le sujet, entre compétition et coordination avec la BRI chinoise. 

Si l’objectif de ces différents projets reste de renforcer la connectivité dans le monde, ils se sont malheureusement politisés, ce qui rend plus compliqué la participation des autres états. Il est difficile aujourd’hui de prévoir le futur de l’ensemble de ces projets. Si la BRI est inscrite dans la constitution chinoise, ce projet peut évoluer selon les intérêts du pays à l’étranger. Les projets « Build Back Better » et « Global Gateway » sont plus fragiles, et dépendent largement de la volonté politique des Etats-Unis et de l’Union Européenne, ainsi que des futures relations avec la Chine. Des contraintes budgétaires peuvent aussi mettre fin aux ambitions américaines et européennes.

La pandémie de Covid a aussi impacté les échanges commerciaux entre l’Europe et la Chine, la difficulté de voyager a limité les projets, notamment pour les petites et moyennes entreprises. Il est encore difficile pour les entreprises européennes d’avoir de la visibilité concernant leurs ambitions en Chine et le long des nouvelles routes de la Soie tant que les déplacements sont limités entre les deux régions. Bien sûr, des projets existent, et les volontés sont là pour accroître les échanges et partager des expériences, mais la Covid ralentit leur mise place.

L’équipe d’OBOReurope a donc décidé de faire une pause pour quelques mois et ainsi attendre à la réouverture de complète des échanges entre l’Europe et la Chine.

Nous remercions toutes les personnes qui nous ont soutenus notamment nos contributeurs comme Natasha Fernando et Mike Healey, ainsi que l’ensemble de nos visiteurs.

Il ne s’agit pas d’un adieu, il est très possible que notre équipe partage à nouveau l’actualité de la BRI et des autres projets liés aux nouvelles routes de la Soie prochainement.

Merci encore pour cette aventure !

OBOReurope: en pause
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