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Le Cambodge prévoit la construction de nouveaux aéroports, notamment pour accompagner son développement touristique. Pour Phnom Penh, l’initiative « Belt and Road » permet de mieux s’intégrer régionalement et de développer les infrastructures nécessaires à ses ambitions.

Un nouvel aéroport international à Phnom Penh.

Fin Janvier 2020, a été annoncée la construction  prochaine du nouvel aéroport de Phnom Penh par un consortium de trois entreprises chinoises. La première phase de sa construction pourrait être terminée dès 2023. L’objectif est d’accueillir 30 millions de passagers pour 2050. Situé à une trentaine de kilomètres au sud de la capitale,  le nouvel aéroport devrait couvrir une superficie de 2600 hectares (soit l’équivalent de l’aéroport de Schiphol aux Pays-Bas), et pourra accueillir des vols long courrier. Il s’agit d’un projet majeur, dont les coûts sont estimés à environ 1,5 milliard de dollars.

L’aéroport actuel de Phnom Penh avait déjà été rénové en 2018, et sa piste avait été rallongée à 3000 mètres ; cependant en raison notamment du boom touristique que connait le pays et l’augmentation du prix de l’immobilier aux abords de la capitale, le gouvernement a privilégié la construction d’un nouvel aéroport.

Les autres aéroports cambodgiens

Les projets d’aéroports au Cambodge ne concernent pas uniquement la capitale. Le secteur aérien devrait connaître une forte croissance dans les prochaines années dans le pays.

Un nouvel aéroport à Siem Reap est aussi en construction depuis 2018. En 2017, le gouvernement cambodgien a signé un accord avec l’entreprise chinoise « Shanxi Mechanization Construction Group » pour la construction de cet aéroport.  Les vibrations causées par l’aéroport actuel, à seulement 5 km des temples, est une menace pour Angkor Vat. Le nouvel aéroport plus éloigné (à environ 40 km des temples) devrait aussi permettre d’offrir une meilleure expérience aux visiteurs.

A Sihanoukville, le trafic aérien a progressé très fortement en raison de l’afflux de touristes chinois. La cité balnéaire est devenue une destination majeure pour les joueurs chinois, en raison de ses casinos. Mais la récente décision prise par le gouvernement cambodgien d’interdire les casinos en ligne devrait impacter le trafic aérien entre la Chine et Sihanoukville. La cité balnéaire restera cependant une destination majeure pour les touristes et entreprises chinoises désireuses de s’implanter sur la côte cambodgienne.  En septembre 2019, un plan d’expansion de l’aéroport de Sihanoukville a été approuvé avec un rallongement de la piste d’atterrissage pour accueillir des vols long-courriers. La première phase du projet devrait être achevée avant la tenue du sommet de l’ANSEA en 2022.

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D’autres aéroports plus modestes devraient ouvrir leurs pistes au Cambodge. Ainsi, l’ancien aéroport de Battambang pourrait être rénové et offrir de nouvelles dessertes régionales, grâce au projet de Air Avia Ta développé par des entrepreneurs français.

Fin 2020, un nouvel aéroport devrait ouvrir dans la province de Koh Kong grâce à des investissements chinois. L’aéroport international de Dara Sakor pourra accueillir des visiteurs du monde entier désireux de découvrir une région authentique du Cambodge.

Quelle place pour Vinci ?

Les trois aéroports internationaux en service actuellement au Cambodge (Phnom Penh, Sihanoukville et Siem Reap) sont gérés par le consortium « Cambodia Aiports » formé par le français Vinci (70%) et le groupe cambodgien-malais Muhibbah Masteron (30%). L’entreprise s’inquiète de son avenir au Cambodge avec la construction de deux nouveaux aéroports à Phnom Penh et Siem Reap. Le gouvernement cambodgien a offert, en 1995, une concession de 45 ans sur l’exploitation de l’aéroport de Phnom Penh. Qu’arrivera-t-il quand le nouvel aéroport sera opérationnel ? Des indemnités seront-elles versées à Vinci ?

Le groupe Vinci reste le bienvenu au Cambodge et les nouveaux projets d’infrastructures bénéficient déjà à Vinci, qui en novembre 2019 a remporté un contrat d’usine de traitement des eaux dans le royaume.

Le tourisme au Cambodge

En 2018, le nombre de visiteurs étrangers au Cambodge a atteint 6,2 millions, soit trois fois plus qu’il y a dix ans, avec près de 30% de visiteurs venant de Chine. Le gouvernement cambodgien espère poursuivre le développement du tourisme dans le pays et atteindre 12 millions de visiteurs pour 2025.

Le développement rapide du tourisme n’est pas sans causer certains problèmes. Tout d’abord, au niveau environnemental, le pays devra investir lourdement pour créer les infrastructures nécessaires à la gestion des touristes (déchets, électricité…), et protéger ses ressources agricoles et piscicoles.

Le pays devra aussi continuer à promouvoir un tourisme responsable, qui bénéficie à la population locale, en éradiquant les séjours « zero dollar » (organisé par des entreprises qui incitent les visiteurs à acheter des prestations très chers chez leurs partenaires) qui ne bénéficient pas à l’économie locale.

Paradoxalement, la construction de ces nouveaux aéroports pourrait permettre une diversification du tourisme au Cambodge. Celui-ci est aujourd’hui dominé par les visiteurs en provenance de Chine. Les aéroports de Phnom, Penh, Siem Reap et Sihanoukville sont chacun connectés à une vingtaine de villes chinoises en liaison directe, alors qu’aucune compagnie aérienne européenne ne les dessert. Les touristes européens doivent faire escale généralement à Bangkok pour poursuivre leur vol. Les nouveaux aéroports cambodgiens pourront être connectés directement aux marchés européens et américains, et rendront donc la destination plus attractive dans l’ensemble du monde.

Au-delà des aéroports

Avec la BRI, le Cambodge s’est engagé vers une modernisation de l’ensemble de ses infrastructures. Les nouveaux aéroports vont être accompagnés de nouveaux quartiers et zones d’activités qui demandent de nombreux investissements étrangers. Ainsi, à Siem Reap, un nouveau centre urbain devrait être construit afin de désengorger la ville historique. A Sihanoukville, les autorités espèrent créer un nouveau Shenzhen.

Les investisseurs chinois, mais aussi européens sont invités à s’intéresser aux opportunités que présente le royaume.

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