Selon le journal allemand Handelsblatt, 27 des 28 ambassadeurs des états de l’Union Européennes à Beijing ont signé un rapport mettant en garde leur gouvernement respectif sur le projet chinois des nouvelles routes de la Soie, en critiquant ses possibles manques de transparence et les avantages offerts par ce projet aux seules entreprises chinoises.

Les principaux dirigeants européens s sont cependant prononcés zen faveur d’une participation de l’Europe à la BRI mais chacun, que ce soit Theresa May, Angela Merkel, Emmanuel Macron, Mark Rutte, appelle la Chine à respecter le principe de réciprocité et à ouvrir l’économie chinoise et l’ensemble des projets de la BRI aux entreprises européennes afin de combattre le protectionnisme.

Ce document est présenté comme une fin de non-recevoir de l’Europe à la Chine à propos de la BRI. Cependant,  en réalité, cette position de l’Europe peut être le signe qu’au contraire, les choses sont en train de bouger sur ce dossier et témoigne d’une possible future coopération sur les nouvelles routes de la Soie.

Jusqu’à présent, l’Union Européenne paraissait divisée sur ce sujet, et chaque pays jouait « perso » simplement pour attirer des investissements chinois. La Chine, il faut le dire, était suspectée de vouloir profiter des divisions au sein de l’Union Européenne pour faire avancer ses intérêts, mais réclamait aussi plus de clarté de la part des états de l’UE pour renforcer la BRI.

La réaction européenne a aussi le mérite de permettre à la Chine de redéfinir la BRI et de lutter contre les fantasmes liés aux nouvelles routes de la Soie. Comme l’a affirmé le président Xi Jinping lors du Forum pour l’Asie de Boao, le 10 avril 2018, la BRI n’est ni un complot chinois, ni un nouveau plan Marshall, il n’a pas de caractère idéologique.  Le président chinois a insisté sur l’aspect ouvert de ce programme et a invité l’ensemble de la communauté internationale à travailler avec la Chine.

Face à la montée du protectionnisme, et au conflit commercial qui l’oppose aux Etats-Unis, Beijing a à cœur de répondre aux craintes européennes et de mieux définir la BRI. Face aux interrogations européennes,  la Chine semble s’efforcer d’adopter une approche pédagogique de la BRI afin de mieux présenter ce concept au reste du monde.

Après avoir formulé certaines réserves à propos de la BRI, il est temps pour les états de l’Union Européenne de faire des propositions sur les nouvelles routes de la Soie et paraitre ainsi comme un partenaire crédible et constructif pour la Chine. L’Europe doit aujourd’hui définir un plan d’actions pour coopérer pleinement avec la Chine, ainsi qu’avec les autres états de la BRI comme le Pakistan ou le Bangladesh pour faire avancer ce projet, qui, avec ou sans la participation de l’Europe sera l’un des programmes de développement majeurs durant ces prochaines années.

La main tendue de la Chine à l’Europe

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