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Le 9 novembre 2019, l’ambassadeur chinois au Pakistan, Yao Jing, a annoncé la construction prochaine de 19 usines dans la zone économique de Gwadar. Ces investissements devraient se concentrer principalement dans le secteur minier, la pêche et l’agriculture. Mais d’autres investissements devraient suivre rapidement dans des secteurs plus innovants, grâce à des efforts menés dans l’éducation de la jeunesse du Baloutchistan.

La coopération sino-pakistanaise dans l’éducation

La Chine et le Pakistan coopèrent dans le domaine de l’éducation  au Baloutchistan avec la création de centres d’études professionnelles. Selon l’ambassadeur chinois, une cinquantaine d’instituts professionnels sont en cours de création rien que dans cette province. Des étudiants de la province du Baloutchistan ont aussi reçu des bourses pour étudier en Chine.

Ces accords ne se limitent pas au Baloutchistan. Aujourd’hui, près de 28000 étudiants pakistanais suivent des cours dans des universités chinois, formant le troisième plus gros contingent après les Sud-Coréens (50600 étudiants) et les Thaïlandais (28603 étudiants).

De même l’apprentissage de langue chinoise se développe au sein de l’enseignement au Pakistan. Les structures d’accueil ne se limitent plus seulement aux instituts Confucius, de nombreux autres établissements proposent cet enseignement. Près de 25000 Pakistanais étudiaient le mandarin en 2018. Ce chiffre devrait augmenter à mesure que les investisseurs chinois multiplient leurs projets dans le pays. De ce fait, en février 2028, le sénat pakistanais a une résolution encourageant les Pakistanais travaillant dans les projets liés au CECP à apprendre le chinois.

Ce nouvel agenda éducatif ne se limite pas à l’apprentissage de la langue chinoise.

Priorité à l’éducation : le programme Ehsaas

L’éducation a pendant longtemps été le talon d’Achille du Pakistan. Aujourd’hui encore, son taux d’alphabétisation reste faible (59% en 2017 selon la Banque Mondiale), si on le compare à celui des autres états de la région (72% en Inde et au Bangladesh en 2017). De plus, il existe au Pakistan une forte disparité entre les sexes, puisque le taux d’alphabétisation des femmes ne s’élève qu’à 46% contre 65% en Inde et 71% au Bangladesh. Le Pakistan est malheureusement parmi les états où la différence entre les sexes est la plus importante au niveau de l’alphabétisation.

Le premier ministre Imran Khan a bien compris les enjeux de l’éducation et l’importance de l’instruction pour soutenir le développement de son pays. Début novembre 2019, Imran Khan annonçait le lancement du programme Ehsaas. Celui-ci consiste en l’octroi de 50000 bourses annuelles pour les étudiants les moins favorisés afin qu’ils puissent suivre des études supérieures dans les meilleures conditions possibles. La moitié de ces bourses seront réservées à des jeunes filles.

D’autres mesures pour harmoniser le système éducatif pakistanais (divisé en trois parcours différents dont l’enseignement en anglais, l’enseignement en Ourdou et celui des Madrassas) devraient être mises en place, alors que l’éducation semble être une priorité pour le premier ministre Imran Khan.

Réduire la fracture territoriale

L’un des enjeux auquel devra faire face le Pakistan est celui de la réduction des inégalités territoriales dans l’éducation, et ainsi assurer une meilleure éducation aux enfants dans les campagnes, et notamment au Baloutchistan, une région relativement défavorisée.

Le corridor économique Chine Pakistan, grâce à la création de nouvelles infrastructures devrait aussi permettre un meilleur accès à l’éducation dans les zones rurales, et ainsi renforcer le niveau global de l’innovation au Pakistan. 

Quelles perspectives pour l’Europe ?

Bien que la Chine soit devenue la destination privilégiée des étudiants pakistanais, l’Union Européenne doit s’intéresser aux évolutions du secteur de l’éducation au Pakistan.  Les universités européennes, et notamment allemandes attirent chaque année plusieurs milliers d’étudiants pakistanais, et des mesures spécifiques devraient être mises en place pour continuer d’attirer ces étudiants.

Il s’agit aussi de de développer de nouveaux partenariats entre universités européennes et pakistanaises alors que l’on perçoit au Pakistan une soif de connaissance et une envie d’ouvrir le pays sur le monde.

L’éducation au cœur du corridor Chine-Pakistan
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