Après plusieurs mois d’incertitude, les Etats-Unis en coopération avec le Japon et l’Australie, ont annoncé, le 25 juin, le financement d’un premier projet d’infrastructure en Papouasie Nouvelle Guinée dans le domaine de l’exploitation de gaz naturel liquéfié.
Ce projet, estimé à environ 1 milliard de dollars, devrait être réalisé dans les trois ans à venir grâce à des prêts accordés par la nouvelle agence américaine « U.S. Overseas Private Investment Corporation », en coopération avec la « Japan Bank for International Cooperation » et l’« Export Finance and Insurance Corporation » d’Australie.
La Papouasie Nouvelle Guinée connait une certaine instabilité. Le 26 mai 2019, le premier ministre Peter O’Neil, en poste depuis 2011 et réélu en août 2017, a annoncé sa démission. Il a été remplacé par un candidat de l’opposition James Marape. Ce changement ne devrait vraisemblablement pas impacter la participation de la Papouaise Nouvelle Guinée à l’initiative « Belt and Road », la Chine restant un partenaire majeur de Port-Moresby.
En fait, il est très probable que la Papouasie Nouvelle Guinée n’aurait pas bénéficié de ce prêt de la part de Etats-Unis, du Japon et de l’Australie, si ce pays ne participait pas à la BRI. En développant la BRI, la Chine a inauguré une nouvelle tendance et a ouvert les yeux des grandes puissances sur les besoins en infrastructures des pays en développement.
Sans le savoir, les Etats-Unis participent ainsi à la BRI enclenchée par la Chine. Pour contrer l’influence grandissante de la Chine dans la région Asie-Pacifique, le secrétaire d’état américain Mike Pompeo avait annoncé en juillet 2018 la création prochaine d’un programme de financement d’infrastructures à l’étranger. Ce programme se veut concurrent à la BRI ; mais sans le vouloir, il renforce le projet beaucoup plus ambitieux de la Chine.
En raison de l’importance des besoins en infrastructures en Asie, – selon la Banque Asiatique pour le Développement, ils s’élèvent à plus de 26 mille milliards pour 2030-, toute initiative visant à renforcer les infrastructures dans les pays en développement est la bienvenue, qu’elle vienne de Chine ou des Etats-Unis.
La Papouasie Nouvelle Guinée, un des états parmi les moins développés, voit donc d’un bon œil la volonté américaine d’investir, à une échelle beaucoup moindre que la Chine, dans ses infrastructures.
Que ce soit en Papouasie, ou au Pakistan, les investissements réalisés par la Chine à travers la BRI, facilitent l’arrivée de nouveaux investisseurs.
Cependant pour éviter une concurrence accrue qui pourrait nuire aux politiques de développement local, il est nécessaire de mieux coordonner les investissements étrangers dans les infrastructures en Asie. Sans coordination, de l’argent public pourrait être inutilement dépensé dans des projets qui ne répondent pas aux besoins des populations locales.
Bien que la coopération entre l’Union Européenne et la Chine ne soit pas encore optimale, on constate que les deux puissances partagent la même volonté de travailler ensemble et coordonner leurs efforts pour développer la connectivité entre l’Europe et l’Asie. Ce modèle devrait être suivi par les Etats-Unis. Devant l’importance des enjeux liés aux développement des infrastructures en Asie, l’ensemble des puissances devraient unir leurs efforts, et suivre la Chine dans son initiative « Belt and Road. »
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