L’Indonésie est un acteur majeur de la BRI ; c’est dans ce pays que le président chinois Xi Jinping a mentionné pour la première fois son projet de renaissance des routes maritimes de la Soie en 2013. Depuis, plusieurs projets de la BRI ont été enclenchés dans l’archipel. Une ligne à grande vitesse devrait donc être construite par un consortium mené par « China Railway Group » entre Jakarta et Bandung. Un autre projet est celui de la construction d’un barrage à Bornéo.
D’autres projets devraient bientôt voir le jour comme le souhaitent les autorités indonésiennes. Jakarta a ainsi proposé à Beijing de participer à de nouveaux programmes évalués à environ 91 milliards de dollars.
Mais, plus important encore, Jakarta propose des solutions spécifiques et innovantes quant à la gouvernance des projets BRI. Ainsi, lors d’une réunion avec le président chinois, au sommet du G20 d’Osaka, le président indonésien, Joko Widodo, réélu en avril 2019, a proposé la création d’un fond spécial pour les projets de la BRI en Indonésie. Ce fond proposerait des prêts à taux réduit pour des investissements réalisés en Indonésie en partenariat avec des entreprises locales.
La Chine n’a pas encore communiqué sur la manière dont elle interviendrait dans ce fond. Cependant cette annonce de la part de Jakarta est très intéressante et témoigne de la volonté de l’Indonésie à participer à la BRI.
La BRI n’est donc plus vue exclusivement comme un projet chinois, mais un projet multilatéral dans lequel chaque partie peut formuler des propositions pour en améliorer le fonctionnement.
Le financement de certains des premiers projets de la BRI a pu être critiqué notamment dans le cas du Sri Lanka, mais aujourd’hui, la Chine et les autres états participant à la BRI cherchent des solutions de financement plus innovantes. Si le projet de fond proposé par l’Indonésie se révélait être un succès, ce modèle pourrait être appliqué à d’autres états de la BRI.
Avec ce fond, l’Indonésie accompagne l’évolution de la BRI, qui reste un programme récent. La Chine espère impliquer de plus en plus d’entreprises privées et les banques internationales dans les projets d’infrastructures de la BRI ; ce fond indonésien pourrait répondre à ce souhait car il favoriserait la participation du secteur privé.
D’autre part, la gestion d’un tel fond nécessite une grande transparence, et répondrait ainsi à certaines critiques formulées auprès de la BRI dans ses premières années. Ainsi, ce possible fond permettrait d’une part la modernisation des infrastructures indonésienne mais participerait aussi à l’amélioration structurelle des nouvelles routes de la Soie, on se trouve bien ainsi face à un « partenariat gagnant-gagnant ».
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