Le 25 et 26 septembre 2017, s’est déroulé le neuvième forum européen FCPAE, organisé par l’AFCDUD (Association Franco-Chinoise du Développement Urbain Durable) à Issy-Les Moulineaux près de Paris. Cet évènement avait pour thème principal « Smart City Green Life ». L’ancien ministre André Santini, Vice Président de la Métropole du Grand Paris a participé à une table-ronde consacrée aux villes intelligentes et à la co-innovation.
Une session, présidée par Michel Rostagnat (Conseil général de l’environnement et du développement durable), était dédiée à l’initiative « Belt and Road ».
Les cinq intervenants ont tous insisté sur l’importance de l’initiative « Belt and Road » dans les relations sino-européennes.
Christian Vicenty (Direction Générale des Entreprises, Ministère de l’Economie et des Finances) a fait une présentation sur les nouvelles routes de la Soie. Sa thèse est que le monde connait un déplacement de la puissance économique et géopolitique en faveur de l’Asie et de la Chine; et que par conséquent les nouvelles routes de la Soie illustrent la montée en puissance de l’Asie. Les échanges entre l’Europe et la Chine restent encore trop déséquilibrés en faveur de Beijing. Pour Christian Vicenty, l’Europe doit formuler rapidement une réponse à l’initiative chinoise de la ‘Belt and Road » pour que cette stratégie soit réellement gagnant-gagnant pour l’Europe et le Chine.
La présentation de Christian Vicenty est disponible ici (pdf, 4,5 mo).
La présentation de Sébastien Goulard (Cooperans et OBOReurope) « L’Europe, la France et l’initiative Belt and Road » a insisté sur les raisons pour lesquelles l’Europe doit être plus impliquée dans la construction des nouvelles routes de la Soie et a listé les principaux challenges auxquels l’Europe et la Chine devront faire face pour réaliser ce projet. Pour Sébastien Goulard, l’initiative « Belt and Road » ne peut être bénéfique pour l’Europe que si les états européens coordonnent leurs actions et définissent une politique commune envers la Chine et les autres états des nouvelles routes de la Soie.
La présentation de Sébastien Goulard est disponible ici (pdf, 735 ko).
Shao Ming , senior consultante à ChinaConduct a exposé les possibles problèmes interculturels rencontrés par les entreprises dans la coopération de l’OBOR. Selon elle, le principal challenge est le manque de connaissance, ce qui entraine un manque de confiance entre partenaires européens et chinois. Il est donc nécessaire que les dirigeants d’entreprises prennent conscience de l’importance de l’intégration culturelle. Shao Ming suggère que des formations sur l’intégration interculturelle soit développées au sein des entreprises impliquées dans l’initiative « Belt and Road », et qu’un contrôle continu soit mis en place pour améliorer la compréhension entre les partenaires chinois et européens.
La présentation de Shao Ming est disponible ici (pdf, 1,8 mo).
La présentation de Vincent Aurez avait pour titre « Untapping the potential of the green and circular economy to build a sustainable One Belt One Road initiative ». L’initiative One Belt One Road est régulièrement présentée comme un projet de développement d’infrastructures stratégiques massif, mais rarement en tant que projet de développement d’infrastructures vertes. Néanmoins, ses conséquences sur le commerce international et les transports ainsi que sur les industries des pays le long des routes pourraient être analysées à travers un objectif de développement durable. Avec deux de ses objectifs prioritaires axés sur la coopération et la connectivité, les impacts de l’initiative sur le développement durable pourraient être majeurs: favoriser le développement de modes de transport à faible teneur en carbone, réduire la dépendance des économies locales sur les industries extractives, promouvoir l’utilisation des ressources et des matériaux locaux ainsi que des sources d’énergie renouvelable.
Enfin, la présentation de Xavier Wanderpepen (SCNF) (La route de la Soie: faire de la Chine et de l’Europe des voisins) s’est concentrée sur les nouvelles lignes ferroviaires qui relient la Chine à l’Europe. Depuis 5 ans et le lancement des trains de la Route de la Soie, les volumes transportés sont d’environ 20 trains par semaine en aller et retour, avec un taux de rechargement vers la Chine d’environ 70%. Cette part de marché ne représente encore que 3% des volumes d’échange UE-Chine aptes au transport ferroviaire. L’objectif est de dépasser le doublement de ces volumes, pour arriver à un trafic ferroviaire de 7 trains par jour dans chaque sens, soit 14 trains par jour à horizon 2020. Pour l’instant les trains BRI se résument à un corridor Chine / Europe du Nord, mais pour le bénéfice de tous, ces trains devront aussi connecter le réseau ferroviaire Fret de l’Europe de l’Ouest et du Sud, un bon nombre d’entreprises souhaitent cette offre beaucoup plus rapide que le bateau et bien moins chère que l’avion.
La présentation de Xavier Wanderpepen est disponible ici (pdf, 687 ko).
Cette session témoigne de l’intérêt que suscite l’initiative « Belt and Road » auprès des décideurs français et européens.
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