Le premier ministre chinois Li Keqiang s’est rendu le 27 novembre 2017 à Budapest pour assister au 6e sommet de coopération entre la Chine et les états d’Europe centrale et orientale.
Cette rencontre s’est faite dans le cadre de la coopération 16+1 qui regroupe seize pays d’Europe centrale et orientale (dont 11 membres de l’Union Européenne) plus la Chine. Lancée en 2012, cette initiative a pour but de redynamiser les relations entre la Chine et cette partie de l’Europe.
Aujourd’hui, l’Europe centrale orientale est considérée par Beijing comme une région clef de l’initiative « Belt and Road ». Bien que les investissements chinois y soient encore limités, Beijing a de nombreux projets dans ses cartons. Après avoir trouvé un accord avec la Hongrie et la Serbie pour la construction d’une ligne à grande vitesse entre Budapest et Belgrade, Beijing et les pays d’Europe centrale et orientale veulent renforcer leur coopération.
Lors de cette réunion, a été inaugurée l’association interbancaire Chine-Europe centrale et orientale (China-CEEC Inter-Bank Association) pour laquelle la banque chinoise pour le développement devrait débloquer 2 milliards d’euros pour des projets de développement, notamment dans le domaine des transports. Par exemple, les différents chefs d’état ont discuté de la modernisation d’une ligne de chemin de fer qui relierait le port d’Athènes où l’entreprise chinoise COSCO a lourdement investi, à Vienne , porte d’entrée de l’Europe occidentale.
D’autre part, la Slovénie, l’Estonie et la Lituanie ont accepté de rejoindre officiellement l’initiative « Belt and Road »; l’un des objectifs poursuivi par ces pays est de mieux connecter la mer baltique à la méditerranée.
Le premier ministre Li Keqiang a aussi encouragé les entreprises d’Europe centrale et orientale à augmenter leurs activités vers la Chine
Les limites à l’initiative 16+1
Cependant, on peut questionner le format du groupe 16+1. Qu’ont ces pays en commun à part leur position géographique et l’expérience d’un régime communiste? Que partagent la Slovénie, membre de la zone euro et l’Albanie? Les différences en termes de richesse et de gouvernance restent très importantes entre les états membres de l’Union Européenne et ceux qui ne l’ont pas encore rejointe.
Il est aussi important de rappeler que de nombreuses décisions en matière d’investissements et d’infrastructures sont prises en coordination avec l’ensemble des états membres de l’Union Européenne. La division en Europe occidentale et Europe centrale ne semble plus pertinente.
Néanmoins, il est vrai que l’Europe centrale et orientale doit se montrer plus attractive envers les investisseurs étrangers et chinois en particulier. C’est aujourd’hui à l’Union Européenne de renforcer les infrastructures de cette région et de développer une réelle politique de coopération avec la Chine notamment à propos de l’initiative « Belt and Road ». Il ne s’agit pas d’avoir peur de la politique chinoise en Europe centrale et orientale, mais au contraire de l’accompagner et de la coordonner avec les politiques européennes pour maximiser ses résultats.
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