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L’Italie et la Chine ont enfin signé un accord de coopération concernant l’initiative « Belt and Road ». Annoncé depuis plusieurs mois, cet accord a enfin été signé par le président Xi Jinping et le premier ministre Giuseppe Conte le 23 mars 2019.

Les Etats-Unis ont mis en garde Rome à propos de ce nouveau partenariat, qui selon eux favoriserait l’influence chinoise en Europe.  Pour Rome, L’objectif de cet accord  est d’apparaître comme la destination principale des routes maritimes de la Soie en Europe.

Les secteurs de coopération

Mais qu’est ce que ce mémorandum d’entente ?  L’Italie n’est pas le premier état de l’Union Européenne a avoir signé ce type d’accord avec la Chine. La Grèce, le Portugal, mais aussi encore la Lettonie, la Croatie, la Bulgarie ont déjà signé ce type d’accord avec la Chine

Ce mémorandum liste les secteurs dans lesquels la Chine et l’Italie pourraient  renforcer leur coopération. Celle-ci devrait se manifester au niveau des politiques de développement par exemple à travers le financement de projets par la BAII.

Un autre aspect est bien évidemment celui de la construction d’infrastructures notamment dans les transports. Rome attend beaucoup de cet accord pour moderniser ces infrastructures.

Sont aussi cités le commerce et la finance comme possibles secteurs de coopération. L’Italie souffre d’un fort déficit commercial avec la Chine et espère donc inverser la tendance à travers ce nouvel accord avec la Chine.

Rome et Beijing s’engagent aussi à renforcer leurs échanges culturels et scientifiques ainsi qu’à travailler ensemble pour la promotion d u développement durable afin d ‘atteindre les objectifs de l’Agenda 2030 et de l’accord de Paris sur le climat.

Ce mémorandum offre aussi à l’Italie de coopérer avec la Chine sur des projets dans des pays tiers, eux-aussi impliqués dans l’initiative « Belt and Road ».

Un accord contraire aux intérêts européens ?

Il est très intéressant de noter que cet accord entre la Chine et l’Italie ne s’oppose pas à la politique d’intégration européenne.

Au contraire, ce document fait mention  de la stratégie de connectivité Europe-Asie. Rome et Beijing s’engagent à élaborer des synergies entre l’initiative « Belt and Road » et le plan européen sur la question des infrastructures.

D’autre part, par cet accord, les parties s’engagent à promouvoir la transparence et à mener des projets répondant à des procédures d’appels d’offre, et correspondant ainsi aux  normes européennes.

Si cet accord est ambitieux, il faut cependant noter qu’il est peu contraignant ; ils ne comportent pas d’obligations pour ses signataires. Il ne faut donc pas le voir comme une fin en soi, mai plutôt comme le tout début  d’une possible participation italienne aux nouvelles routes de la Soie. Cette coopération reste à construire.

Les autres accords

D’autres accords ont été signés lors de la visite du président Xi Jinping en Italie, notamment dans les secteurs de la culture, du sport, de l’énergie, des finances et des infrastructures.

Ces accords permettront de renforcer l’attractivité de l’Italie et de ses entreprises pour le marché chinois, notamment grâce à l’émission prochaine d’ « obligations Panda » qui viseraient à financer des entreprises italiennes par des investisseurs chinois.

Enfin les ports de Gènes et Trieste ont signé un accord de coopération avec « China Communications Construction Company ».

Là encore, ces accords doivent être relativisés. Si certains ont des conséquences immédiates, d’autres n’évoquent qu’une possible coopération future. Aux vues des investissements pressentis, les négociations prendront du temps.

Le mémorandum d’entente entre la Chine et l’Italie est donc un premier pas vers l’intégration de l’Italie dans l’initiative « Belt and Road », et ne s’oppose pas au projet européen. Au contraire, pour que la coopération sino-italienne fonctionne, la Chine et l’ensemble de l’Union Européenne devront continuer à coopérer, comme l’a souligné début mars le ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi.  

Qu’est que l’accord entre la Chine et l’Italie ?
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