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Le premier ministre irakien Adel Abdel Mahdi vient d’achever une visite d’état en Chine durant laquelle il a rencontré le président Xi Jinping et le premier ministre Li Keqiang. Le 23 septembre 2019, M. Mahdi annonçait que son pays allait bientôt rejoindre l’initiative « Belt and Road ».

Après des années de conflits et après avoir triomphé de l’Etat islamique, l’Irak se reconstruit et cette renaissance pourrait être facilitée par l’ « Initiative Belt and Road ». Selon le président chinois, la coopération entre l’Irak et la Chine devrait se concentrer principalement sur les hydrocarbures et les infrastructures.

1. Renforcer son secteur des énergies

La Chine est aujourd’hui le premier client de l’Irak et l’Irak est l’un des principaux marchés d’approvisionnement en pétrole pour la Chine. Bien que l’Irak possède d’importantes réserves d’hydrocarbures, des investissements importants sont nécessaires pour leur exploitation.

Tout d’abord, l’Irak a besoin de renforcer sa capacité de raffinerie, en rénovant notamment la raffinerie de Baiji (celle-ci représentait près de 30% des capacités de raffinage de l’Iraq) qui a souffert durant le conflit contre l’Etat Islamique, mais aussi en construisant de nouvelles centrales.

En 2018, le gouvernement irakien avait déjà signé un accord avec l’entreprise PowerChina pour la construction d’une raffinerie d’une capacité de 300 000 barils par jour à Fao, au sud du pays.

2. Créer de nouvelles infrastructures

Afin de développer sa production de pétrole, l’Irak a aussi besoin d’investir dans son secteur hydraulique (l’exploitation pétrolière ayant besoin d’importantes ressources en eau), mais aussi dans sa production électrique Le pays souffre de fréquentes coupures qui affectent à la fois son industrie pétrolière et ses villes. 

Des investissements sont nécessaires dans l’ensemble des infrastructures irakiennes et notamment dans les villes du nord du pays durement touchées par le conflit contre l’Etat Islamique.

3. Diversifier son économie

D’autre part, en raison des conflits que le pays a du affronter durant ces dernières années, l’Irak a pris du retard dans la diversification de ses activités. L’économie irakienne continue de dépendre à près de 85% du pétrole, comme le regrette  Thamer Ghadhban, le ministre irakien du pétrole. Mais pour cela , l’Irak doit continuer les réformes et devenir plus attractif pour les investisseurs étrangers.

4. Un pays au centre du Moyen-Orient

Grâce à la BRI, l’Irak pourrait jouer un nouveau rôle central au Moyen-Orient. Bagdad entretient de bonnes relations avec ses voisins que ce soit Damas ou Téhéran, mais aussi avec Riyad. Ainsi en avril 2019, l’Irak et l’Arabie Saoudite ont signé treize accords de coopération et le royaume saoudien devrait ouvrir de nouvelles représentations diplomatiques en Irak, et aussi investir dans certaines infrastructures.

Fin septembre 2019, un poste frontière a rouvert entre l’Irak et la Syrie permettant de renforcer les échanges entre les deux pays.

Cependant, l’Irak peine encore à attirer le soutien des autres nations. Selon le FMI, l’Irak aurait besoin de 88 milliards de dollars pour reconstruire les zones dévastées par l’Etat Islamique, mais lors de la conférence pour la reconstruction de l’Irak qui s’est déroulée en février 2018, seuls 30 milliards ont été promis par les états du Moyen-Orient et d’Europe. La participation de l’Irak à la BRI pourrait ainsi servir de garantie pour les autres états afin qu’ils développement leurs investissements dans le pays.

5. Le soutien de la Chine

Pour la Chine, la stabilité du Moyen-Orient est essentielle, notamment en raison de son approvisionnement en pétrole. Au mois d’août 2019, le représentant de la Chine à l’ONU, M. Wu Haitao a appelé la communauté internationale à poursuivre ses efforts de reconstruction en Irak.

Bien que les défis soient importants, notamment en termes d’emplois et de gouvernance, l’Irak présente aussi de nouvelles opportunités. La sécurité retrouvée, les échanges entre les provinces se développent, et des trains (made in China) circulent à nouveau sur le réseau irakien ; une nouvelle ligne reliant l’Irak à la Turquie est actuellement à l’étude.

Pour Bagdad, la BRI est un moyen de financer plus rapidement des infrastructures nécessaires à son développement, d’attirer de nouvelles entreprises étrangères, et ainsi retrouver une place centrale au Moyen-Orient.

La BRI, une renaissance pour l’Irak ?
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