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Le 14 décembre 2019, le ministre chinois des affaires étrangères, Mr. Wang Yi a mené une visite officielle en Slovénie où il a rencontré les plus hautes autorités du pays : le président Mr. Borut Pahor, le premier ministre Marjan Sarec, ainsi que son homologue Miro Cesar pour discuter de la coopération entre la Chine et la Slovénie

La Slovénie s’est engagée depuis plusieurs années à soutenir le développement de l’initiative Belt and Road, et espère renforcer ses échanges avec la Chine, notamment dans le secteur de l’intelligence artificielle. En avril 2019, le gouvernement slovène confirmait que son pays allait inaugurer l’un des principaux centres européens de recherche dédiés à l’intelligence artificielle soutenu par l’UNESCO. Ce nouveau centre devrait coopérer activement avec les géants chinois des nouvelles technologies.

Koper, un hub en Adriatique ?

Lors de cette rencontre, le ministre des affaires étrangères, Miro Cesar a affirmé vouloir que Koper, le principal port slovène puisse devenir un hub majeur en mer Adriatique pour les entreprises chinoise.

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Le port de Koper est le plus important pour le trafic de containers en mer Adriatique (967 000 TEU en 2018). Il est aussi à la 80e place des ports les mieux connectés au monde (et le premier en Adriatique) selon l’UNCTAD.  Sa position géographique en fait un hub majeur pour accéder aux principaux marchés d’Europe centrale. Ainsi des lignes ferroviaires régulières relient le port de Koper à Munich, Salzbourg, Bratislava, Budapest, Belgrade…

Le port de Koper s’est déjà engagé sur les nouvelles routes de la Soie en signant en juin 2018 un accord de coopération avec le port chinois de Ningbo (4e port mondial pour les containers -TEU). Pour les entreprises chinoises, l’un des avantages que présent Koper est l’importance de ses connections avec l’Europe centrale.

Koper et les autres ports de l’Adriatique

Koper n’est pas l’unique port de la mer adriatique à vouloir attirer les investisseurs chinois et se transformer en hub de la BRI.

Après sa participation officielle dans la BRI, l’Italie espère faire de Trieste la destination principale des cargos chinois en Méditerranée ; cependant, Trieste fait face à un besoin pressant d’investissement pour développer son port.  

Plus au sud, en Croatie, le port de Rijeka a aussi pour ambition de devenir un nouveau vecteur des échanges entre l’Europe et la Chine.  La Croatie a entrepris la modernisation de ce port, et notamment de la ligne de chemin de fer le reliant à sa capitale Zagreb.  Depuis octobre 2019, Rijeka est desservi par la compagnie chinoise COSCO qui a mis en place une ligne reliant le sud de la Chine à Budapest, via Rijeka en 28 jours.  

Ces trois ports se situent dans un mouchoir de poche et coopèrent, avec Ravenne et Venise, à travers l’Association des Ports de l’Adriatique Nord (North Adriatic Ports Association). Cependant, cette coopération locale peut être mise à mal par les capitales qui chacune d’entre-elles espère devenir l’interlocuteur privilégié de la Chine dans l’Adriatique.  

La Chine face à cette compétition

La concurrence entre les ports européens est régulièrement analysée comme un moyen pour la Chine de renforcer son influence sur les états européens. Cependant, si la Chine peut espérer tirer profit, à court terme, d’une compétition accrue entre les ports de la Mer adriatique, cette concurrence est dommageable aussi pour les intérêts chinois. L’absence de coordination entre les ports de Trieste, Koper et Rijeka ralentirait la création de nouvelles infrastructures et le développement du trafic dans cette partie de la Méditerranée. Le risque serait que la Chine se détourne des ports de l’Adriatique, malgré sa position stratégique au cœur de l’Europe en raison des trop nombreux obstacles.

Le futur du port de Koper dépendra aussi du possible développement d’une ligne ferroviaire entre Le Pirée, où COSCO a beaucoup investi et Budapest ; mais par-dessus tout, le souhait des ports de l’Adriatique est que le commerce sino-européen continue de progresser, ce qui veut dire aussi que les entreprises européennes exportent aussi plus vers la Chine.

Koper et l’initiative “Belt and Road”
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