Après avoir assisté au sommet du G20 à Buenos Aires, et s’être arrêté au Panama, sur le chemin du retour, le président Xi Jinping s’est rendu au Portugal le 4 décembre 2018. Le président Xi Jinping a pu s’entretenir avec le président portugais Marcelo Rebelo de Sousa et son premier ministre Antonio Costa. Contrairement à Madrid, qui a choisi de ne pas s’engager officiellement sur l’initiative « Belt and Road », Lisbonne a répondu favorablement au programme chinois des nouvelles routes de la Soie.
Jusqu’alors seuls des états de l’Europe centrale et orientale avaient décidé de rejoindre la BRI, le Portugal est l’unique état d’Europe occidentale à avoir fait ce choix.
Les investissements chinois au Portugal
Suite à cette visite, le groupe chinois Three Gorges pourrait accroître sa participation dans le goupe portugais EDP. De nombreux groupes chinois ont répondu favorablement aux politiques de privatisations de l’économie portugaise entreprises après 2011 , comme Fosun, actionnaire de la banque portugaise BCP.
Les accords entre la Chine et le Portugal mentionnent aussi le port de Sines, au sud de Lisbonne, qui devrait devenir une nouvelle plateforme d’échanges logistique de la BRI.
D’autre part, au niveau financier, la banque portugaise Caixa devrait prochainement lancer des titres en Yuan en partenariat avec la Banque de Chine.
Le Portugal, nouveau médiateur entre la Chine et l’Union Européenne ?
Si l’adhésion du Portugal à la BRI est une bonne nouvelle pour la Chine, Beijing espère cependant la mise en place d’un réel partenariat avec l’ensemble de l’Union Européenne.
Les différent memoranda d’entente signés avec le Portugal, la Grèce ou la Hongrie ont un impact politique et économique relativement limité. Les grands projets d’infrastructures et les accords commerciaux ne peuvent se décider qu’à l’échelle européenne entre Bruxelles et Beijing.
L’un des défis majeurs auxquels fera face l’Union Européenne, sera d’éviter la compétition interne entre les états européens. Pour apparaître comme un partenaire sûr, aux yeux de la Chine, l’Europe devra être unie sur la question de la BRI.
En septembre 2018, Frederica Mogherini, haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a dévoilé un plan de connectivité Europe-Asie. Il est aujourd’hui nécessaire de travailler sur une articulation possible entre le plan européen et la BRI. Le Portugal a une carte à jouer dans ce possible partenariat.
Lisbonne ne doit pas se contenter d’attirer les investisseurs chinois en Europe, mais doit adopter une politique européenne et étrangère plus ambitieuse.
Le président portugais doit élaborer un plan de participation européenne à la BRI qu’il soumettrait à l’ensemble de ses partenaires européens pour que se renforce un axe Bruxelles-Beijing à long terme. Lisbonne peut mener cette nouvelle relation.
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