Début mai 2019, la Nouvelle-Zélande a annoncé qu’elle était prête à collaborer avec la Chine pour développer un partenariat gagnant-gagnant sur l’initiative « Belt and Road ». L’approche de Wellington est intéressante et se démarque de certains autres membres de la BRI, car la Nouvelle Zélande propose de travailler conjointement avec la Chine pour développer l’initiative.
Les relations sino-néo-zélandaises
La Chine est le second partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande après l’Australie. Les deux pays ont signé un accord de libre échange en 2008 et négocient actuellement pour le renforcer. La Nouvelle Zélande reçoit de nombreux touristes et étudiants en provenance de Chine.
Cependant, les relations entre Beijing et Wellington ont paru se détériorer récemment alors que les autorités néo-zélandaises ont décidé d’exclure l’entreprise chinoise Huawei du marché de la 5G.
Une révision de la position néo-zélandaise
La décision de Wellington sur la 5G pourrait évoluer, tout comme a évolué la position néo-zélandaise sur la BRI. En mars 2017, les deux pays avaient déjà signé un accord d’attention engageant la Nouvelle-Zélande dans la BRI, cependant peu de progrès avaient été réalisés jusqu’à ce jour.
Au-delà des infrastructures
Certaines entreprises néo-zélandaises comme Air New Zealand, approuvent l’idée de l’ambassadeur chinois à Wellington de faire de la Nouvelle-Zélande un nouveau hub entre l’Asie et l’Amérique latine à mesure que les intérêts chinois se développent sur le continent américain.
Mais, Jacinda Ardern, la premier ministre néo-zélandaise veut aller plus loin. Tout d’abord, elle a compris que la BRI est un projet global qui concerne les échanges de marchandises, mais aussi de services, et c’est ces derniers qu’elle veut développer en priorité à travers la BRI.
L’expertise néo-zélandaise
La BRI a du faire face à certaines critiques notamment des états occidentaux concernant l’endettement possible des pays membres ou l’impact négatif des projets développés sur l’environnement. Mais pour Jacinda Ardern, ces critiques ne sont plus justifiées aujourd’hui car la BRI a changé, et est plus ouverte sur le monde. La premier ministre néo-zélandaise pense que grâce à l’expertise de son pays, la BRI pourrait encore s’améliorer.
La Nouvelle-Zélande est très régulièrement classée parmi les états les moins corrompus au monde et appliquant au mieux les règles de gouvernance et son savoir-faire serait très intéressant pour gérer les nombreux projets d’infrastructures qui seront réalisés dans le cadre de la BRI.
Le gouvernement néo-zélandais a aussi proposé de travailler avec la Chine sur les aspects de développement durable. La Chine, qui soutient l’accord de Paris sur le climat et qui est l’un des leaders mondial des énergies renouvelables, a pour objectif de soutenir les initiatives environnementales le long des nouvelles routes de la Soie. Wellington a tout récemment adopté une loi pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, et se donne les moyens pour réussir. Nul doute que le modèle néo-zélandais pourrait servir d’exemple pour des projets de la BRI
Ouvrir les horizons
La Nouvelle Zélande se démarque aussi de certains états qui considèrent la BRI comme un projet uniquement chinois. Wellington veut travailler avec d’autres états sur ce sujet. Ainsi, lors du second forum « Belt and Road », les représentants néo-zélandais ont aussi discuté avec ceux de la Russie sur le développement de la BRI.
La relation entre la Chine et la Nouvelle-Zélande est complexe, mais il est intéressant de noter que si les deux pays ne partagent pas des positions similaires sur tous les sujets notamment Huawei, ils continuent de dialoguer, et le gouvernement néo-zélandais, s’il prend son temps pour réfléchir à la BRI, fait néanmoins de propositions concrètes sur le développement de cette initiative.
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