La Chine et le Myanmar continuent leurs négociations concernant le port de  Kyaukpyu dans l’état de Rakhine. Kyaukpyu devrait devenir un centre économique majeur sur le golfe du Bengale grâce à la construction d’un port en eau profonde et l’ouverture d’une zone économique spéciale.

Début juillet, le nouveau ministre des finances birman Soe Win a annoncé son souhait de voir le projet du port franc de Kyaukpyu progresser. Soe Win aimerait redéfinir ce projet et en limiter les coûts.  Le projet de développement de Kyaukpyu confié à l’entreprise d’état chinoise CITIC  en 2015 a été estimé à près de 9 milliards d’euros. L’entreprise chinoise serait actionnaire majoritaire de ce port à hauteur de 70%, le reste serait dans les mains du gouvernement birman et d’investisseurs locaux.

En 2017, a déjà été inauguré un pipeline reliant Kyaukpyu à la province du Yunnan en Chine. Pour la Chine, de nouvelles infrastructures au Myanmar permettraient de créer des voies de communication alternatives depuis les régions du sud-ouest de la Chine. Ce pipeline permet d’éviter les zones de tensions en mer de Chine méridionale.

Kyaukpyu deviendrait le port le plus important du Myanmar avec une capacité de 7 millions de TEU par an,  et pourrait être relié à la capitale Naypyidaw.

Le Myanmar souffre d’un déficit d’infrastructures qui pénalise son développement économique. Le projet chinois de la BRI est donc vu par les autorités birmanes comme une opportunité à saisir.

Cependant, le gouvernement birman voudrait aujourd’hui en réduire les coûts pour éviter les risques d’endettement. Près de 40% de la dette extérieure du Myanmar est détenue par la Chine, les autorités birmanes redoutent  que cette dépendance s’accroisse avec le développement de Kyaukpyu. Comme l’a déclaré le ministre des finances, il est nécessaire que le Myanmar puisse financer l’ensemble de ses dettes contractées pour la construction de ce port.

Certains ont considéré ces déclarations comme une remise en question du projet « Belt and Road », on peut, au contraire, voir dans la décision birmane un engagement à long terme dans le projet des nouvelles routes de la Soie.

Il ne s’agit en aucun cas d’un coup de frein aux projets liés à la BRI, on peut même se féliciter de la bonne gestion du nouveau ministre birman qui prévoit de mettre en place une politique d’investissement plus responsable pour ne pas fragiliser l’économie du pays. Les autorités du Myanmar cherchent à tirer des leçons des autres projets de la »Belt and Road », notamment celui du port de Hambantota au Sri Lanka.

Le projet de port de Kyaukpyu serait donc construit en plusieurs phases à mesure que le Myanmar rembourse les différentes réalisations.

Le port birman de Kyaukpyu en bonne voie
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