Les 14 et 15 mai 2017, se tiendra en Chine le premier forum de la nouvelle route de la Soie « Belt and Road forum for International Cooperation » qui réunira une vingtaine de chefs d’état et de gouvernement. Pour Wang Yiwei, chercheur au « Center for China & Globalization », ce sera l’occasion pour la Chine d’associer la communauté internationale à ce projet de développement.

1) L’OBOR et le leadership de la Chine

L’initiative « Belt and Road »  ou OBOR (One Belt One Road) lancée par le Président Xi Jinping en 2013 vise à faire renaitre les anciennes routes de la Soie (terrestre et maritime) en construisant ou modernisant les infrastructures d’énergie et de transport entre la Chine et l’Europe.

Ce projet a pu être considéré comme un vecteur d’influence de la Chine sur ses états voisins, notamment en Asie centrale. L’initiative « Belt and Road » peut aussi être perçue comme un moyen donné aux grandes entreprises chinoises, principalement des entreprises d’état, d’accroître leurs activités à l’étranger.

Alors que les Etats-Unis, sous la présidence Trump semblent adopter une politique plus protectionniste, et que l’Union Européenne est confrontée  à une désaffection de certains de ses membres, la Chine apparaît comme un nouveau leader de la mondialisation, défenseur du libre-échange.

L’OBOR  reflète cette nouvelle politique chinoise, et pour que l’initiative « Belt and Road » soit un succès, il est nécessaire que ce projet soit le plus ouvert possible.

2) La nécessité de l’ouverture

Beijing a bien compris que l’initiative OBOR ne peut être réalisée seulement par la Chine et tente ainsi d’associer le plus grand nombre d’états à ce projet, pour diminuer les risques politiques et financiers, et créer les conditions au développement durable.

Tout d’abord, les projets d’infrastructures liées aux nouvelles routes de la Soie concernent un grand nombre d’états, notamment des états souffrant d’instabilité politique et qui doivent faire face à des risques terroristes. Malgré la volonté et les moyens mis en place par Beijing, la Chine devra s’entourer  de l’expertise et de l’expérience de l’ensemble des membres de la communauté internationale pour assurer le développement des projets de l’OBOR dans les zones à risques.

La réalisation de l’OBOR demande de lourds investissements pour moderniser l’ensemble des infrastructures  de communication et de transports. La China a mis à disposition 40 milliards de dollars à travers son fond souverain « Silk Road Fund ». Malgré son importance, ce budget ne devrait pas être suffisant pour  construire effectivement la « Belt and Road initiative ». Ce projet  nécessitera la participation financière d’autres états que la Chine. Il s’agit de partager les risques liés à la construction de ces infrastructures. En Europe, les principales places financières telles que Londres, Zurich, main aussi Paris, Francfort et Amsterdam auront un rôle à jouer dans le financement de ces projets.

Pour que l’OBOR soit réellement un succès, ce projet ne doit pas se limiter à la construction d’infrastructures, mais doit être suivi par la mise en place de nouveaux services notamment dans les secteurs médicaux, financiers, et par le développement de nouvelles industries et services, ce qui demandera l’expertise de d’entreprises venues du monde entier, pas uniquement de Chine.

L’OBOR crée donc de nombreuses opportunités pour les entreprises non chinoises qui désirent développer leurs activités en Asie, ce projet pourrait mener à une plus grande ouverture de l’ensemble des états traversés par les nouvelles routes de la Soie.

 

L’OBOR, un projet chinois devenu global
Étiqueté avec :        

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*