par Dr. Sébastien Goulard

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Depuis 1991, chaque année, le Ministre chinois des affaires étrangères effectue sa première visite à l’étranger en Afrique, pour montrer la priorité donnée par Chine aux relations Sud-Sud.

En 2020, le ministre chinois des Affaires étrangères et Conseiller d’État Wang Yi s’était rendu en Égypte, à Djibouti, en Érythrée, au Burundi et au Zimbabwe. Cette année, Wang Yi a rencontré des responsables de cinq autres pays. Il s’est d’abord rendu au Nigéria où, en décembre 2020, la ligne de train construite par Chine entre Lagos et Ibadan a été inaugurée.

Wang Yi s’est ensuite envolé pour Kinshasa en République Démocratique du Congo (RDC) et Gaborone au Botswana. Le Ministre chinois des affaires s’est également rendu en Tanzanie où un nouveau tronçon ferroviaire doit être construit entre Mwanza et Isaka, par des entreprises chinoises. Avant de revenir à Pékin, Wang Yi s’est arrêté aux Seychelles pour mener des discussions fructueuses sur le tourisme et l’environnement avec le président Wavel Ramkalawan.

Au cours de cette visite en Afrique, Wang Yi et les dirigeants africains ont eu des entretiens sur le développement de l’initiative « Belt and Road ». Deux des cinq pays visités n’étaient toujours pas membres de la BRI avant la visite de Wang YI et ont choisi de rejoindre la BRI en janvier 2021

La RDC

Le Président Felix Tshisekedi a accueilli avec enthousiasme la proposition faite par la Chine de rejoindre la BRI. Pendant le séjour de Wang Yi, un mémorandum d’accord concernant la coopération entre la RDC et – la Chine sur la BRI a été signé entre Kinshasa et Pékin.

La RDC est le deuxième plus grand pays africain et couvre 2 345 410 kilomètres carrés. La RDC partage des frontières avec 9 voisins, c’est le centre du continent africain. La RDC occupe une position majeure dans les futurs projets de connectivité possibles sur le continent entre l’Afrique du Nord et l’Afrique australe, entre les océans Atlantique et Indien. Le fleuve Congo est un moyen majeur de naviguer et de maintenir le commerce régional. Le pays peut accueillir de nouveaux projets pour développer l’hydroélectricité.

La RDC abrite également de grandes quantités de ressources naturelles. La majorité de ses exportations concernent l’extraction (cuivre, cobalt, tungstène).

Cependant, par le passé, la RDC a longtemps souffert de troubles civils et d’instabilité, en particulier dans la région des Grands Lacs. La Chine apporte son plein soutien à la RDC pour se remettre de ces crises. En RDC, les projets BRI peuvent contribuer à une meilleure connectivité régionale ainsi qu’à une diversification économique. La RDC est fortement dépendante de l’exploitation minière et son secteur manufacturier est assez limité. Avec de meilleures infrastructures, il serait plus facile d’augmenter la production industrielle en République Démocratique du Congo ; cela créerait également de meilleurs emplois et des revenus plus élevés pour les habitants. La RDC offre de nombreuses opportunités que la Chine peut aider à développer.

Pour aider à cette transition, Pékin a également décidé d’accorder un allégement de la dette (28 millions de dollars) à Kinshasa

Enfin, Beijing soutient le président Félix Tshisekedi qui doit remplir les fonctions de  président de l’Union africaine pour 2021.

Le Botswana dans la BRI

Lors de la tournée africaine de Wang Yi, le Botswana est le deuxième pays à  choisir de rejoindre la BRI. Bien que le Botswana soit beaucoup plus riche que la RDC, le pays est également dépendant de l’exploitation minière (diamants) et souhaite attirer des investisseurs chinois pour développer de nouvelles activités. Dans le passé, le Botswana a reçu un soutien important de la Chine par exemple avec la réhabilitation de lignes de chemin de fer. En octobre 2019, des élections générales ont eu lieu au Botswana et le nouveau gouvernement a choisi de revoir sa politique concernant la Chine. Les deux pays entretiennent désormais de très bonnes relations.

L’Afrique et la BRI

L’ensemble des  pays africains ont rejoint la BRI. Après l’adhésion de la RDC et du Botswana à la BRI, seul eSwatini, petit pays enclavé, reste isolé, car il ne reconnaît toujours pas le principe d’une seule Chine.

Grâce à la participation des nations africaines à la BRI, certains projets continentaux, tels que les chemins de fer internationaux ou des autoroutes, peuvent être développés pour faire de l’Afrique un continent prospère. Les pays africains sont confrontés à de nombreux défis, et la BRI est une solution pour atteindre leurs objectifs avec succès.

La RDC et le Botswana rejoignent la BRI
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