Début décembre 2017, Kiev et Beijing ont signé un plan d’action conjoint pour développer les nouvelles routes de la Soie, l’Ukraine a officiellement rejoint l’initiative « Belt and Road ». Le vice- premier ministre chinois Ma Kai et le premier ministre ukrainien  Volodymyr Groysman ont signé des accords de coopération dans les domaines agriculture, de l’énergie, de la culture et de l’éducation. Les deux pays espèrent augmenter leurs échanges. L’intégration de l’Ukraine dans les nouvelles routes de la Soie est l’ opportunité pour ce pays de poursuivre son programme de modernisation de ses transports.

Des transports plus modernes

Kiev a lancé cette année un programme de modernisation de ses infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires. En 2018, ce programme devrait être poursuivi dans le secteur ferroviaire.

Des sources gouvernementales estiment que  la modernisation des infrastructures ukrainiennes  nécessite près de 30 milliards d’euros. La réalisation de ce plan passera par une privatisation partielle de certaines infrastructures. Le gouvernement ukrainien espère donc que les investisseurs étrangers répondront à cette initiative.

L’accord de sino-ukrainien concernant les nouvelles routes de la Soie pourrait inciter les entreprises chinoises à s’intéresser à la modernisation des transports ukrainiens et à investir dans de nouvelles infrastructures.

D’autres investisseurs, notamment européens, comme Alstom, ont annoncé leur intérêt pour accompagner cette modernisation.

Une possible médiation chinoise?

D’autre part, la participation de l’Ukraine à l’initiative « Belt and Road » pourrait être le vecteur d’une réconciliation entre Kiev et Moscou. Les deux pays font face à une grave crise depuis 2014 que la médiation des Etats-Unis et de l’Union Européenne n’a pas réglée.  La réalisation des nouvelles routes de la Soie nécessitera de bonnes relations entre l’ensemble des participants. Les investissements chinois en Ukraine et en Russie, devraient inciter les deux pays à surmonter leurs différents, et à chercher à accroitre leurs échanges pour rentabiliser les nouvelles infrastructures de l’initiative « Belt and Road ». En favorisant le commerce le long des nouvelles routes de la Soie, l’initiative chinoise pourrait faciliter l’apaisement des relations entre la Russie et l’Ukraine. Les deux états ont intérêt à trouver une solution pacifique pour être intégrés pleinement à l’initiative « Belt and Road ». On peut aussi penser que la Chine pèsera de tout son poids pour que l’Ukraine et la Russie renforcent leurs échanges afin de sécuriser les futurs investissements chinois dans la région. L’absence de stabilité dérouterait les possibles investisseurs chinois en Ukraine, mais aussi dans le sud de la Russie.

Pour une société plus performante

Le développement des infrastructures de transport ne suffira pas à l’Ukraine pour espérer devenir un carrefour commercial majeur entre l’Union Européenne, la Russie et la Chine. Kiev devra aussi continuer à lutter contre la corruption pour attirer et rassurer les investisseurs.

L’Ukraine devra aussi poursuivre la modernisation l’ensemble de son secteur énergétique et ainsi rendre ses industries plus économes en énergie, et donc plus compétitives. Cette modernisation pourrait attirer de nouveaux investisseurs chinois et étrangers.

L’intégration à l’initiative « Belt and Road » pourra permettre à l’Ukraine de continuer ses réformes et de mieux s’insérer dans les flux du commerce mondial en profitant des possibles investissements chinois et de l’appui des banques de développement.

La BRI et la modernisation des infrastructures en Ukraine
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