En octobre 2017, au Forum Economique Mondial, à New Delhi, Shahidul Haque, ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a réaffirmé la volonté de son pays de rejoindre l’initiative de la « Belt and Road ». Shahidul Haque a déclaré que son pays avait besoin d’être mieux connecté au reste du monde.  Le Bangladesh avait déjà accepté de participer à l’initiative chinoise en 2016 et encourage aujourd’hui son voisin indien à faire de même.  Le gouvernement du Bangladesh est conscient que ce projet pourrait avoir un impact sur sa souveraineté, mais il sait aussi qu’une plus forte intégration régionale lui permettra d’assurer la prospérité à son peuple.

Le Bangladesh fait partie,  selon l’ONU, des pays les moins développés, cependant il connait depuis 2011 une croissance de plus de 6%. En, 2016, son taux de croissance 7,1% était supérieur à celui de la Chine (6,7%). Les besoins en infrastructures sont immenses. Le pays est à chaque mousson confronté à de graves inondations qui menacent ses cultures et impactent sa population.  La création de  nouvelles infrastructures comme des transports ou des digues permettraient d’assurer de nouveaux emplois à la population locale. De nouvelles opportunités à domicile pourraient limiter l’émigration de millions de Bangladais vers le l’Inde, le états du golfe et l’Europe.

Le développement de projets lié à l’initiative « Belt and Road » pourrait aussi apporter plus de stabilité au Bangladesh et améliorer ses relations avec son voisin le Myanmar.

Le Myanmar connait de graves tensions interethniques dans l’état de Rakhine qui ont obligé près d’un demi-million de membres de la communauté Rohingya à se réfugier au Bangladesh. Ce drame humanitaire a détérioré les relations entre le Bangladesh et le Myanmar, et menace les projets d’infrastructures menés par les entreprises chinoises au Myanmar.

Alors que Beijing entretenait jusqu’alors une politique de non ingérence dans les affaires internes des pays de la région. La mise en place de l’initiative « Belt and Road » va obliger la Chine à être plus impliquée dans les affaires régionales. En octobre 2017, Beijing a envoyé près de 150 tonnes de matériel de premières nécessités aux réfugiés du Bangladesh.

La Chine propose aussi ses services de médiation afin que le Myanmar et le Bangladesh règlent leurs différents. Au mois d’avril dernier,  le gouvernement birman avait rejeté cette offre et privilégiait des négociations bilatérales avec le Bangladesh. Cependant si aucune solution n’est trouvée, et si la pression internationale augmente sur le Myanmar, la médiation chinoise se révèlera incontournable.

Ainsi, l’initiative de la « Belt and Road » qui est avant tout un projet commercial et économique, devient de plus en plus politique. Les programmes d’investissements liés à la « Belt and Road » devraient apporter plus de stabilité en Asie du Sud. Les projets de l’initiative « Belt and Road » devraient aussi renforcer l’intégration du Bangladesh et du Myanmar et ainsi réduire les tensions dans la région.

Bangladesh: briser l’isolement, rejoindre la BRI
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