Le 8 juin 2018, s’est tenue à Kiev en Ukraine une table-ronde dédiée à « l’initiative Belt and Road ».

Cet évènement, organisé par l’Institut Ukrainien pour le Future, a réuni une trentaine d’experts sur la question des échanges sino-ukrainiens.

L’Ukraine est l’un des premiers états européens à avoir officiellement signé un accord de participation à la BRI. La Russie et l’Union Européenne restent ses principaux partenaires commerciaux, mais la Chine est à la troisième place et Beijing investit de plus en plus en Ukraine.

Des infrastructures à moderniser

En Ukraine, les entreprises chinoises participent à la modernisation des infrastructures comme par la construction d’une nouvelle ligne de métro à Kiev. Bien sûr, ces investissements chinois peuvent être considérés comme de nouveaux concurrents pour les entreprises de l’Union Européenne désirant s’implanter en Ukraine, mais la mise à niveau des infrastructures ukrainiennes devra bénéficier à l’ensemble des investisseurs chinois et européens.

En Ukraine, la Chine investit dans de multiples secteurs dont l’agriculture, mais aussi l’énergie notamment avec la construction d’un parc éolien en mer d’Azov.

Un passage vers l’Union Européenne

Bien que l’Ukraine ne sois pas membre de l’Union Européenne, Kiev jouit de relations spéciales avec Bruxelles.  En 2017 , est entré en vigueur l’Accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne. A travers cet accord, l’UE et l’Ukraine se sont engagées à coopérer de manière active. Cet accord devrait permettre à Kiev de converger vers la législation européenne, et d’avoir accès au marché européen grâce à l’Accord de libre-échange complet et approfondi Union Européenne-Ukraine.

Avec cet accord, il devient plus facile pour les entreprises étrangères et notamment chinoises d’accéder au marché européen en passant l’Ukraine. Cela signifie aussi que la législation ukrainienne tend à se positionner sur celle de l’Union Européenne ce qui devrait rassurer les investisseurs.

Sa position stratégique aux portes de l’Union Européenne, de la Russie, et de la Turquie, en fait un partenaire privilégié dans la mise en place des nouvelles routes de la Soie.

Kiev se montre très enthousiaste à propos des investissements chinois et de la « Belt and Road ». En mars 2018, Oleg Dyomin, ambassadeur d’Ukraine à Beijing soulignait que l’adhésion de l’Ukraine à la « Belt and Road » devrait aussi renforcer son intégration européenne. L’Ukraine ambitionne de devenir un carrefour majeur entre l’UE et l’Asie.

La dimension culturelle

L’une des suggestions faites par les membres de cette table-ronde est de renforcer la connaissance de la langue chinoise au sein de l’administration ukrainienne afin que dans chaque département, il y ait au moins un responsable sinophone. Cela permettrait de renforcer les échanges entres les deux pays.

Ce genre d’initiative gagnerait a être adoptée et reproduite dans l’ensemble des états européens afin de faciliter les relations entre la Chine et l’Europe, et accompagner les entreprises et les investisseurs dans les deux régions.

Ainsi, on peut constater que pour être efficace, la BRI doit aussi comporter une forte dimension culturelle. La connaissance des différentes cultures le long des nouvelles routes de la Soie  est un élément clef pour permettre une plus forte intégration et développer les échanges.

Il y a aujourd’hui 5 instituts Confucius en Ukraine. Si cette mesure est adoptée, la demande pour les cours de chinois devrait augmenter fortement.

2019 sera l’année de la Chine en Ukraine, on peut imaginer un approfondissement des échanges sino-ukrainiens  pour cette occasion.

La Chine et l’Europe: suggestions de l’Ukraine
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