par Dr. Sébastien Goulard

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L’Éthiopie est devenue l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique. Ce développement est en partie dû à la construction, avec l’aide d’entreprises chinoises, de grands projets d’infrastructure comme le chemin de fer Addis Abeba-Djibouti.

Comme de nombreux pays africains, l’Éthiopie cherche à développer une économie innovante, ce qui peut être accéléré en ouvrant l’industrie des télécommunications aux entreprises privées étrangères. L’Éthiopie est l’un des rares pays où le marché des télécommunications n’avait pas été libéralisé. En ouvrant ce secteur, le gouvernement éthiopien vise à accroître la couverture 4G à l’échelle nationale. Ethio Telecom, entreprise publique, a déjà signé un partenariat avec Huawei et ZTE pour déployer la 4G dans plusieurs régions.

Pour accélérer ce déploiement, l’Éthiopie a décidé d’attribuer de nouvelles licences de télécommunication et de vendre une participation minoritaire dans Ethio Telecom. Fin avril, le gouvernement a confirmé la réception de deux propositions, l’une provenant du sud-africain MTN et l’autre d’un consortium dirigé par le kenyan Safaricom. Le gouvernement éthiopien pourra accorder une ou deux licences aux prétendants.

Les deux concurrents

Pour ce projet, MTN a déposé une  proposition en partenariat avec le Silk Road Fund, un fonds public lancé par la Chine pour investir dans des projets clés le long des nouvelles Routes de la Soie.

Le consortium dirigé par Safaricom est soutenu par Vodafone (la société mère de Safaricom), Vodacom, le japonais Sumimoto et le Groupe CDC, l’agence britannique de financement du développement. Il convient également de mentionner que pour entreprendre ce projet, Vodafone a reçu un prêt de 500 millions de dollars de la US International Development Finance Corporation. L’agence US-DFC a été créé en 2019 pour proposer des alternatives à l’initiative « Belt and Road » pour les pays en développement. Ainsi, en Éthiopie, les intérêts chinois et américains se disputent l’accès au secteur des télécommunications. Cette concurrence directe pourrait être utilisée par certains pays en développement pour obtenir un accès plus large à de nouveaux financments.

L’évolution du Fonds de la Route de la Soie

L’offre de télécommunications éthiopienne montre que le Silk Road Fund a évolué au fil des ans. Dans le passé, le champ d’action du Fonds était limité et principalement axé sur les projets énergétiques et ferroviaires, mais le secteur des télécommunications est maintenant considéré comme une opportunité. Le Silk Road Fund est également moins politique qu’auparavant, car pour ce projet de télécoms éthiopiens, le Silk Road Fund soutient une proposition d’offre ouverte, et non un projet convenu entre chefs d’État.

Bien que le Silk Road Fund représente toujours les intérêts de la Chine, il semble que le Fonds fonctionne de plus en plus comme n’importe quel autre fonds d’investissement, ce qui devrait créer davantage d’opportunités pour des projets le long de la nouvelle Route de la Soie.

Concurrence dans les télécoms en Éthiopie
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