par Dr. Sébastien Goulard

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Les relations entre le Népal et la Chine se sont renforcées depuis le début de l’initiative Belt and Road. Fin mars 2021, l’entreprise China Coal Mine Construction Group Corporation (CCMC) a remporté un appel d’offre pour le projet d’amélioration de l’autoroute Mugling-Pokhara.

Le projet d’amélioration de la route Mugling-Pokhara

Le transport interrégional a toujours été un obstacle au développement du Népal en raison de sa géographie, avec des vallées habitées séparées par des montagnes escarpées, et avec des transports difficiles entre les villages. Pour résoudre ce problème et améliorer la connectivité, le Népal a mis en œuvre de nouveaux programmes d’infrastructure tels que la rénovation de l’autoroute Mugling-Pokhara. Cette route a été achevée pour la première fois en 1974 avec l’aide de la Chine, mais elle doit maintenant être modernisée pour faire face à la forte augmentation du trafic routier.

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La rénovation de cette route de 39 km ne peut être classée comme projet BRI car elle est financée en partie par la Banque Asiatique de Développement. Cependant, ce projet montre le dynamisme croissant des entreprises chinoises à opérer à l’étranger. C’est la première fois que la CCMC remporte un appel d’offres pour un projet de construction d’autoroutes à l’étranger. Ce contrat de 450 millions de RMB démontre que les entreprises chinoises sont de plus en plus actives au Népal.

Plus d’attention accordée au Népal

Dans le passé, les intérêts chinois au Népal étaient limités car le pays himalayen entretenait des relations privilégiées avec son voisin du sud, l’Inde. Cependant, depuis la crise du blocus de 2015, le Népal a choisi de réduire sa dépendance excessive à l’égard de l’Inde et tente de développer des relations plus approfondies avec la Chine.

Un projet majeur, mené dans le cadre de la BRI, a été la construction d’un réseau Internet à haut débit entre le Népal et le Tibet en 2018 destiné à réduire les coûts de communication.

Comme l’ont démontré Natasha Fernando et Vijay Prasad Jayshwal, le Népal a mis en place de nouvelles politiques pour réguler les projets chinois et stimuler les investissements étrangers. Grâce à la BRI, la Chine a augmenté ses investissements au Népal, un pays désireux de développer de nouvelles infrastructures. Depuis 2015, la Chine a dépassé l’Inde en tant que premier investisseur au Népal. Avec 132 millions de dollars d’investissements directs étrangers (IDE) promis, les investissements chinois ont représenté jusqu’à 81% du total des IDE promis pour le premier trimestre de l’exercice 2020-2021. A contrario, la baisse de l’IDE indiens au Népal s’est accélérée depuis la pandémie avec une baisse de 80% pour les 9 premiers mois de l’année fiscale 2020-2021.

Les investissements chinois au Népal ne se limitent pas à de grands projets d’infrastructure avec davantage d’entrepreneurs chinois et de petites entreprises qui investissent également dans le secteur de l’hôtellerie locale.

Pour la Chine, les investissements au Népal peuvent également créer des opportunités de développement au Tibet. De nouvelles routes et la construction éventuelle d’un chemin de fer entre le Népal et la Chine pourraient faire du Tibet la prochaine porte d’entrée vers l’Asie du Sud.

La BRI au Népal post-Covid

Avec la pandémie, la Chine a augmenté son aide à Katmandou. Le Népal a reçu des dons de vaccins de l’Inde et de la Chine, mais à mesure que la pandémie continue de s’aggraver en Inde, la Chine devrait augment ses livraisons  de vaccins au Népal.

La Chine coopère également avec le Népal et d’autres pays d’Asie du Sud (Pakistan, Bangladesh, Sri Lanka et Afghanistan) pour créer un mécanisme visant à faciliter l’approvisionnement en produits médicaux dans ces pays.

Pour une relance économique

Mais l’aide de la Chine ne se limite pas aux vaccins. L’économie du Népal a été gravement touchée par la pandémie, le pays étant fortement tributaire du tourisme, un secteur qui a souffert de la crise de la  Covid-19. Le 27 avril, le ministre chinois des Affaires étrangères et conseiller d’État, Wang Yi, a proposé à ses homologues des pays d’Asie du Sud la création d’un centre Chine-Asie du Sud pour la réduction de la pauvreté et la coopération au développement, pour s’attaquer aux problèmes de pauvreté dans cette région.

Le Népal devra se remettre rapidement de la crise car une faible croissance économique peut également menacer la stabilité sociale et politique du pays. La Chine avec la BRI peut aider le Népal en ces temps difficiles. Compte tenu du poids important de la Chine dans son économie et de la perte d’influence indienne, le Népal devra également diversifier ses partenariats et de nouvelles opportunités pour les entreprises d’autres régions du monde, y compris venues d’Europe, devraient apparaitre dans la république himalayenne.

Le Népal et la Chine : de nouveaux projets
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