Début juillet, lors du Forum Economique Mondial de Dalian, a été annoncée la création d’un fond « Belt and Road » pour l’Afrique.
Ce fond sera doté d’un milliard de dollars pour le financement de projets d’infrastructures, de hautes-technologies et de commerce électronique en Afrique.
Il aura pour président Monsieur Iqbal Survé, homme d’affaires sud-africain, dont le groupe Sekunjalo gère Independent Media, l’une des plus grandes sociétés de média d’Afrique du sud. Dr. Iqbal Survé était auparavant le président du Conseil d’Affaires des BRICS pour l’Afrique du Sud. Il est très engagé dans l’initiative « Belt and Road », puisqu’il a aussi été nommé président du Conseil d’Affaires « Belt and Road » – Afrique qui sera inauguré en septembre 2019.
L’objectif de ce fond sera de renforcer la coopération entre l’Afrique et la Chine, notamment dans le secteur privé.
Un partenariat gagnant-gagnant
Il s’agit là encore d’un partenariat gagnant-gagnant. L’Afrique souffre d’un déficit d’infrastructures, mais c’est aussi un continent en pleine évolution. Si certains états restent très dépendants de leurs matières premières, d’autres ont réussi à développer un secteur industriel compétitif et une économie de services. Les investissements chinois ne sont pas étrangers à cette évolution. Ainsi, la construction de la ligne de chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti par des entreprises chinoises, a permis à l’Ethiopie de développer une production de textile pour le marché mondial. L’enjeu pour les états d’Afrique est de réussir leur « saut de grenouille » (leapfrog) qui leur permettra de se développer rapidement sur le modèle de la Chine sans passer par les étapes intermédiaires.
De son coté, la Chine connait une transformation économique, et ses coûts de production ont augmenté, ce qui pousse certaines entreprises à délocaliser une partie de leur production en Asie du sud, mais aussi en Afrique.
Ce nouveau fond devrait donc permettre aux entrepreneurs africains de financer leurs projets répondant à une forte demande en Afrique et en Chine.
Le défi d’intégration africaine
Il est aussi très intéressant que ce fond réunit l’ensemble des états africains. L’un des principaux obstacles au développement en Afrique reste le manque d’échanges entre ses états. Le commerce entre pays africains ne représente qu’environ 15% du total du commerce en Afrique.
La Chine soutient les efforts d’intégration africaine. Depuis juillet 2019, l’ensemble des états africains, exceptée l’Erythrée, ont signé l’accord de libre-échange continental africain (AfCFTA). Cet accord devrait supprimer dans les prochaines années près de 90% des barrières tarifaires entre états africains. Ce projet est encouragé par la Chine.
Des fonds régionaux spécifiques pour la BRI ?
Comme nous l’avons déjà évoqué, les autorités de Djakarta espèrent aussi mettre un fond spécial pour les projets de la BRI en Indonésie. On constate donc le développement de nouveaux fonds pour financer les projets de la BRI.
L’un des objectifs de ces fonds est d’encourager la participation d’entreprises privées dans les projets BRI et ainsi financer des projets économiquement viables.
Les entreprises européennes devraient s’intéresser à ces nouveaux fonds qui promettent des opportunités dans des états en développement.
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