Fin août 2017, le gouvernement thaïlandais annonçait le début de la construction d‘une ligne de train à grande vitesse entre Bangkok et Nong Khai ville frontalière avec le Laos en octobre 2017. La première phase des travaux consistera en la mise en place d’une ligne entre Bangkok et Nakhon Ratchasima au nord-est du pays. Ce projet est le fruit d’une coopération sino-thaïlandaise. Les études de faisabilité et d’ingénierie seront confiées à des entreprises chinoises, tandis que la construction sera réalisée par des travailleurs thaïlandais.
Quand la ligne sera ouverte (normalement en 2020), elle sera d’abord opérée pendant trois ans par une entreprise chinoise avant d’être confiée aux Thaïlandais.
Ce projet est déjà dans les cartons depuis novembre 2014, lorsque la Chine et la Thaïlande ont signé un premier accord de coopération.
La construction de cette nouvelle ligne fait partie intégrante de l’initiative « Belt and Road ». Le chemin de fer Bangkok-Kunming est l’une des composantes du corridor Chine-Indochine. Les autres projets incluent la construction de chemin de fer reliant le Yunnan à la Birmanie et la ligne à grande vitesse reliant Nanning dans le Guangxi à Hanoï au Vietnam.
A terme, une ligne à grande vitesse devrait relier Singapour à Kunming la capitale de la province chinoise du Yunnan via Bangkok et Vientiane.
En Malaisie, la Chine participe à la construction d’une ligne de chemin de fer entre Kota Bharu à la frontière thaïlandaise jusqu’à Port Klang près de la capitale Kuala Lumpur. Cette ligne devrait être opérée à partir de 2024. Plus au sud, un appel d’offre devrait être lancé avant la fin de l’année pour relier Singapour à Kuala Lumpur. Quand l’ensemble de ce lignes seront réalisées, un nouveau corridor connectera l’ensemble des métropoles du sud de la Chine à Singapour.
Cependant ce projet fait face à quelques obstacles. Premièrement, il s’agit principalement de projets bilatéraux entre la Chine et les différents états d’Asie du Sud-est. Les interconnections entre les futurs réseaux laotiens, thaïlandais et malaisiens ne sont pas encore préparées. Une plus grande coordination est nécessaire pour assurer les échanges le long de ces nouvelles infrastructures.
De la même manière, il s’agit aussi de développer des axes secondaires ne reliant pas uniquement la Chine à la péninsule indochinoise, mais aussi les principales villes du Sud-Est asiatique entre-elles. Pour cela, ces états devront surmonter leur divergence et proposer des lignes reliant par exemple la Thaïlande au Cambodge.
D’autre part, ces infrastructures ont des coûts élevés, qui pourraient augmenter les risques financiers de certaines économies les moins avancées de la région telles que le Laos. Il est nécessaire pour ces états de ne pas trop s’endetter et de développer des partenariats durables avec les investisseurs tout en adoptant une approche inclusive auprès des populations locales;
Les entreprises européennes doivent dès à présent prendre en considération ces nouvelles infrastructures qui pourraient bouleverser certaines activités en Asie du Sud-Est. La mise en place de nouvelles lignes de train de marchandises va être à l’origine de nouveaux flux dans la région. Les échanges vont s’intensifier et les productions de régions enclavées comme le Laos vont avoir de nouveaux débouchés.
Le tourisme va aussi sans doute se développer le long de ces nouvelles voies de communication. De nouvelles destinations secondaires vont s’ouvrir aux touristes chinois et étrangers.
Une grande attention doit être accordée aux différentes villes telles que Udon Thani et Nong Khai qui vont accueillir la ligne Kunming- Bangkok. De nouvelles activités liées au tourisme, à l’immobilier, à l’industrie devraient s’y développer prochainement.
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