En août 2017, plusieurs initiatives ont eu lieu dans le Golfe persique qui témoignent de l’intérêt des états de cette région pour la BRI.
L’université « Hamdan Bin Mohammed Smart University » basée à Dubaï a organisé une table-ronde sur la finance islamique et l’initiative « Belt and Road ». Cet évènement a réuni des chercheurs émirati et chinois, issus notamment de la Commission Nationale pour les Réformes et le Développement (NDRC).
Dubaï a pour ambition de devenir le principal hub de la finance islamique de l’initiative « Belt and Road ». Les Emirats Arabes Unis sont déjà à la troisième place du marché mondial de la finance islamique après l’Arabie Saoudite et la Malaisie.
La finance islamique se distingue de la finance traditionnelle par son respect de certains principes de la Charia, notamment l’interdiction des intérêts, l’interdiction du financement de certaines activités jugées immorales ou non éthiques (alcool, tabac, armes..), et l’obligation de financement de l »économie réelle.
L’initiative Belt and Road suppose le financement et la construction de nombreuses infrastructures notamment au Moyen-Orient, dans le sous-continent indien, en Asie centrale et dans l’Afrique du Nord et de l’Est, des régions où la religion musulmane est fortement implantée. Des instruments de finance islamique pourraient faciliter la réalisation des projets de la BRI dans ces états.
Dubaï est déjà une des principales places financières entre l’Europe et l’Asie et possède les instruments juridiques qui réglementent la finance islamique.
En s’intéressant à la finance islamique, la Chine a, quant à elle, compris l’importance d’intégrer les différentes cultures dans l’initiative Belt and Road, pour maximaliser l’importance de son projet.
Mais Dubaï n’est pas le seul état du Golfe persique à vouloir devenir une des places financières de l’initiative « Belt and Road ». Le Koweït ambitionne aussi de jouer un rôle prépondérant dans l’initiative chinoise. La Chine et le Koweït ont signé un accord de coopération dans le cadre de l’initiative « Belt and Road ». Dans un récent article paru dans le « China Daily », l’ambassadeur chinois au Koweït revient sur les possibilités de partenariats entre les deux pays. Si le Koweït continue à chercher des investissements pour son secteur pétrolier et l’amélioration de ses infrastructures, l’émirat, comme Dubaï, ambitionne de renforcer son secteur financier, notamment dans le cadre de sa stratégie « Kuwait 2035 ».
Les états de l’Union Européenne doivent se montrer attentifs à l’élaboration par les pays du golfe de stratégies pour devenir des places financières de l’initiative « Belt and Road » et développer leurs propres réponses à la BRI.
D’autre part, il devient nécessaire de ne plus considérer l’initiative « Belt and Road » dans le cadre de relations bilatérales avec la Chine, mais d’y associer de multiples partenaires pour éviter la duplication des projets le long des nouvelles routes de la Soie.
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