Le corridor économique Chine-Pakistan est maintenant officiellement ouvert à l’ensemble des investisseurs internationaux. C’est une invitation envoyée à l’Europe à participer à ce programme majeur qui devrait transformer le Pakistan et l’ensemble de l’Asie du Sud.

Le 9 septembre 2018, Ning Jizhe, vice président de la Commission Nationale pour le Dévelopemment et les Réformes de la Chine et Khursro Bakhtia, le ministre pakistanais du développement et des réformes ont annoncé dans un communiqué qu’ils projetaient d’ouvrir le CECP aux états tiers .

Cette ouverture sera une bonne chose pour la Chine, le Pakistan et l’ensemble de la communauté internationale

Améliorer l’image de la Chine

Tout d’abord, pour la Chine, la participation d’autres états au CECP permettra de réaffirmer que l’initiative « Belt and Road » n’est pas que chinoise. Beijing est régulièrement accusé de faire de la BRI un outil de domination sur ces voisins. Cette ouverture permettra de rassurer les partenaires de la Chine et montrer que la Chine est réellement soucieuse du développement de ses voisins. Elle permettra aussi de renforcer les relations sino-pakistanaises au lendemain de l’élection d’Imran Khan au poste de premier ministre. Le CECP reste ainsi une priorité dans les relations Chine-Pakistan.

Rendre le Pakistan plus attractif

L’appel à participation de pays autres que la Chine devrait bien sûr bénéficier au Pakistan. Le CECP comprend plusieurs zones franches dont celles de Gwadar; pour assurer leur développement, Islamabad a besoin d’attirer plus d’investisseurs étrangers.

Le Pakistan a besoin de ces investissements pour améliorer sa situation économique. Islamadad  doit réduire son déficit commercial (qui s’élève en 2018 à plus de 37 milliards de dollars) et de contrôler son inflation (7,21% en juin 2018). Selon la banque mondiale, la croissance économique du Pakistan pourrait s’essouffler pour 2019 et 2020 en raison d’une possible augmentation du cours des hydrocarbures, et par conséquent aggraver son déficit commercial.

Cependant, le Pakistan présente de nombreux atouts pour les investisseurs étrangers, et la poursuite du CEPC offrira de nouvelles opportunités aux entreprises étrangères. La création de nouvelles infrastructures notamment dans le transport devrait réduire les inégalités territoriales., et l’amélioration des réseaux énergétiques pourrait réduire les coûts de production.

Le CECP et les autres pays

Pour le reste du monde, la possibilité d’investir dans le projet du CECP permettra de s’implanter durable dans ce pays de plus de 200  millions d’habitants.

D’autant plus qu’Islamabad pourrait chercher à diversifier ses partenaires économiques pour ne pas échanger exclusivement avec la Chine.

Cette ouverture du CECP peut aussi être regardée comme une main tendue vers l’Inde. Jusqu’à maintenant New Dehli a toujours refusé de rejoindre la BRI. Mais la participation prochaine de pays étrangers au CECP pourrait inciter l’Inde à revoir sa position.

Priorité au multilatéralisme

Enfin, en choisissant le multilatéralisme et en associant de nouveaux partenaires au CEPC, le Pakistan et la Chine réduisent les risques liés à la création de ces nouvelles infrastructures. Islamabad et Beijing assurent aussi de plus grandes chances de succès à la BRI: la participation de nouveaux partenaires au CECP va permettre de multiplier les échanges et les expertises.

L’Europe invitée dans le corridor économique Chine-Pakistan
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